Manifestation des céréaliers 1.200 tracteurs et 10.000 manifestants attendus dans les rues de Paris
Les céréaliers de quatorze régions se mobiliseront à Paris le mardi 27 avril pour défendre leurs revenus, avec le soutien de nombreux jeunes agriculteurs. Mais les revendications de JA et de leurs ainés vont au-delà de la perte de cent euros d’aides par hectare inhérente à la mise en œuvre du bilan de santé. La plateforme de revendications de la Fnsea est non seulement un réquisitoire des contraintes auxquelles les agriculteurs sont soumis mais aussi un plaidoyer pour conduire une nouvelle politique agricole française et européenne cohérente selon le syndicat majoritaire.
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« Pour vivre de leur métier, les producteurs ont besoin de prix rémunérateurs pour leurs produits. Il ne s’agit plus de produire pour vendre mais de vendre pour produire. Nous devons connaître les demandes en quantité et en qualité de tous nos débouchés, à commencer par ceux qui se trouvent sur notre territoire mais aussi à l’export pour pouvoir y répondre et valoriser au mieux nos produits ! », commente Thierry Lahaye, responsable « grandes cultures » au syndicat Jeunes Agriculteurs dans un communiqué paru le 26 avril dernier, à la veille de la manifestation des agriculteurs à Paris. 1.200 tracteurs et 10.000 tracteurs sont attendus à la Bastille.
Les JA aux Champs elysées le 16 octobre dernier. En toile de fond, "l'affiche "L'agriculture doit-elle payer ce prix". "Aujourd'hui, il ne reste plus que les doigts", Michel Masson, Frsea du Centre (26 avril 2010) (© Terre-net Média) |
« Tout jeune agriculteur qui s’installe a besoin d’une visibilité sur les prix et d’une stabilité (développer l’outil des marchés à terme pour garantir les revenus, renforcer la contractualisation et les outils de gestion des aléas avec un socle commun à toutes les filières) ». Ou encore « la création d’une taxe sur le changement de destination du foncier agricole, en faveur notamment de l’installation des jeunes agriculteurs ».
Les revendications de JA et de la Fnsea ne visent pas seulement à compenser le manque à gagner consécutif à la baisse des aides Pac (par ailleurs davantage modulées) à laquelle s’attendent l’ensemble des agriculteurs et des éleveurs, producteurs de céréales. Mais à rendre leurs adhérents plus compétitifs. Il est vrai que tout porte à croire, que le niveau actuel des cours des céréales ne permet tra pas à l’heure actuelle de couvrir les coûts de production à la prochaine récolte.
Etre plus compétitif
Ainsi, les 14 fédérations de la Fnsea dressent, à travers leurs revendications, un réquisitoire de l’ensemble des contraintes anciennes et nouvelles auxquelles leurs adhérents sont soumis. Avec en toile de fond un bilan de santé qui ne passe pas. Non pas parce qu’ils sont opposés à l’instauration de nouvelles mesures environnementales mais parce que la conjoncture n’est pas favorable, selon les syndicats majoritaires, pour en supporter les coûts.
Les nouveaux outils des marchés des céréalesLa plateforme de revendications de la Fnsea est l’occasion pour les agriculteurs d’exposer quelles devraient être les règles d’un fonctionnement harmonieux des marchés européens. « Dans les débats à venir sur la réforme de la politique agricole commune, la France doit avoir comme priorité absolue le maintien, la mise en place d’outils permettant de gérer les marchés en cas de crise comme celle que connaît le secteur des grandes cultures aujourd’hui. » La liste de ces outils figure dans le paragraphe « Gestion des marchés » des grandes cultures de la plateforme des Quatorze. Citons par exemple la mise en place de crédits à l’exportation à taux 0, le déblocage des restitutions à l’exportation ou encore la remise à jour de l’intervention et toute mesure facilitant le stockage. Autres outils mentionnés par la Fnsea: l’augmentation du taux d’incorporation des biocarburants dans les carburants fossiles et la mise en place d’un programme d’aide alimentaire à destination des pays rencontrant des problèmes de malnutrition. Pour sa part, JA souhaite « une programmation stratégique de la production avec l’utilisation d’outils de connaissance des débouchés, permettant une meilleure adéquation avec les besoins réels des acheteurs. Un plan d'engraissement ambitieux doit être construit de manière concertée entre les filières végétales et animales de manière à valoriser les productions françaises. » En attendant, la décision européenne à prendre au plus vite est le versement des aides Pac au 16 octobre 2010. |
D’autres propositions reprennent des promesses faites par le passé. Citons par exemple le « passage à 44 tonnes du poids total roulant des camions. Cette mesure a été annoncée par Dominique Bussereau, alors ministre de l’Agriculture, il y a plus de 4 ans. Cette promesse n’est toujours pas honorée alors qu’elle grève de 100 millions d’€ les comptes de l’agriculture ». La manifestation est aussi l’occasion de remettre au goût du jour des revendications très anciennes : l’exonération totale et généralisée de la taxe sur le foncier non bâti (Tfnb).
Des demandes de la Fnsea visent à lever certaines incohérences sociales comme par exemple la « suppression de l’assiette minimum d’assurance maladie. Il est injustifiable de demander à des agriculteurs en difficulté de payer une cotisation forfaitaire de 770 € quand n’importe quel autre citoyen bénéficie gratuitement de la Cmu ». Ou encore la « suppression de la cotisation au Fonds National de Garanties des Calamités (Fngca) : ce prélèvement est désormais totalement injustifié, les grandes cultures n’ayant plus accès aux calamités agricoles et devant s’assurer individuellement »
Enfin, alors que le décret portant sur l’extension de l’exonération des charges conventionnelles patronales des employeurs de travailleurs occasionnels vient de paraître, les 14 fédérations régionales d’exploitants agricoles et la Fnsea demandent une « mise en place d’une prime à l’emploi pour les salariés permanents et saisonniers de l’agriculture ». Autrement dit, elles demandent que le gouvernement accélère la baisse du coût du travail des salariés permanents.
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